• Eighteenth chapter.ღ

    Eighteenth chapter.ღ

    - Elle a dit que quelque chose se préparait, dis-je.
    - De quoi elle parlait ?, demande Joyce.
    - J'en sais rien... Ah, et elle m'a aussi dit d'aller à un certain... euh... Zachariah !
    - Zachariah ? Décidément..., dit Jake avec un petit sourire. 
    - Quoi ? Tu le connais ?
    - Ouais. Et toi aussi. Devine qui c'est...

    Je cherche dans toutes les personnes masculines que l'ont connait tous les deux, et que ma mère pourrait connaître. Bah en fait, il n'y en a qu'une.

    - Pourquoi lui ? C'est pas possible... dis-je en poussant un long soupir.
    - Je comprend ce que t'as contre lui. Il est sympa...
    - Bah c'est pas vraiment l'impression qu'il m'a donnée. Il m'a plutôt donnée celle d'un vieux de quatre vingt ans super aigri, répondis-je.

    Jake se met à ricaner sans aucune raison et Joyce, elle, pouffe discrètement. Je les regarde en me demandant bien ce qui peut leur arriver, puis Jake reprend doucement son calme.

    - Mais qu'est ce qui vous arrive, d'un coup ?!, m'exclamé-je.
    - C'est juste que... il nous l'avait jamais fait celle là, fait Jake, en souriant.
    - Hein ? Comment ça ?
    - Il est pas du tout vieux, Zac, loin de là !, intervient Joyce en ricanant.
    - Zac ? Et pourquoi vous dites qu'il est pas vieux ? Je comprend rien !

    Il se regardent en souriant.

    - C'est un Changeur. Il peut prendre n'importe quelle forme qu'il souhaite, explique Jake, enfin revenu à son état normal. Et il a choisi l'apparence d'un vieux de quatre vingt ans pour te rencontrer.
    - D'accord... Donc il est joueur, dis-je en serrant les dents.
    - T'inquiète pas, pour moi, il avait fait croire qu'il était dans un rocher depuis mille ans, et que son corps avait fusionner avec la pierre...Et le pire, c'est que j'y ai cru, fait Jake en levant les yeux au ciel, comme pour me rassurer sur le fait que je ne suis pas la seule dont il s'est moquer. 
    - Et moi il avait pris l'apparence d'un lapin et raconter que son esprit avait pris possession du lapin, dis Joyce en soupirant.
    - Vraiment, très joueur, conclus-je. Et c'est quoi sa véritable apparence ?
    - Tu verras par toi même, très bientôt, fait Jake avec un clin d'œil. À tomber. Je détourne le regard pour ne pas rougir plus que je ne rougis déjà.
    - Par contre, quand je t'ai dis qu'il était pas vieux, c'est vrai dans un sens, mais il a au moins cent ans, dit Joyce.
    - Ok...

    Jake prend la parole.

    - On retourne bientôt à Érédia, très bientôt.
    - C'est à dire ? Dans combien de temps ?
    - Et bien, soit ce soir, soit demain.
    - Oh. D'accord. Et... Tu viens avec nous ?, demandé-je en me tournant vers Joyce.
    - Bien sûr, quelle question !, répond-t-elle en souriant.

    J'esquisse un sourire.

    - Je crois qu'on devrait retourner en cours, dis-je.
    - Ah, oui, c'est vrai, j'avais complètement oublié !, fait Jake.

    On se dirige donc vers la salle d'histoire, mais la cloche retentit. Ouf, on échappe au sermon de Mr Gibson. Nous allons donc au cours suivant, français. En rentrant, je me fais prendre dans la foule et me tape contre le dos de quelqu'un. La personne se retourne. Mince. C'est Shelsy. Elle me regarde avec des yeux que je ne lui ai jamais vu, puis ouvre la bouche, sans qu'aucun son n'en sorte. Elle se retourne et va s'asseoir à sa place habituelle. Je fais de même, la tête baissée.

    Je passe l'heure à soupirer, penser à toutes les choses de la journée qui vient à peine de commencée.
    Au moment de passer au cours suivant, je prend Shelsy par le bras et l'emmène à l'écart, là où personne ne peut nous voir. Elle ne daigne même pas m'en empêcher. Je m'apprête à prendre la parole et lui parler de ce qui s'est passé entre nous deux, mais elle m'en empêche.

    - Écoute Heaven, je sais pas ce que tu veux me dire mais..., commence-t-elle en se dégageant, sans ses habituelles manies, ou son regard éclatant. Mais je peux clairement voir ses pensées, et elle n'a , bizarrement, clairement pas peur de moi. Elle pense juste, au plus profond d'elle, à tout recommencer du début. Elle veut être elle-même, c'est à dire pas la pétasse que tout le monde connaît.
    - Je..., balbutié-je.
    - Je suis désolée, vraiment. Je... je ne voulais pas. Depuis le début... J'ai fais comme si...

    Elle s'effondre par terre et se recroqueville sur elle-même contre le mur. Même avec les mains sur le visage, je sais qu'elle pleure. Je la regarde sans savoir quoi faire. Pris d'une soudaine tristesse et de compassion pour elle, je m'accroupis devant elle, en lui prenant les mains doucement -geste que je n'aurais jamais cru faire un jour pour elle-. Je ne réfléchis même plus, je ne pense pas au fait que c'est Shelsy que je compte réconforter. J'ai vu en elle, qui elle est. Ses pensées se sont ouvertes et j'ai pu voir la vraie Shelsy. Contrairement à ce que je croyais avant, et que tout le monde croit, elle est, tout simplement... une bonne personne. Je ne dis pas que j'ai déjà tout pardonner, mais je pourrai peut-être le faire.

    - Écoute, je sais que tu ne t'attends pas à ça venant de moi, mais... je sais que tu n'es pas celle que tu prétend être, et tu peux te faire pardonner, Shelsy. Je ne te pardonnerai peut-être pas tout de suite, tout comme les autres, mais tu es quelqu'un de bien au fond, alors tu le pourras, lui dis-je en la regardant dans les yeux.

    Elle me regarde avec des yeux brillants de larmes et empli de peine. Elle est vraiment sincère, cette fois.

    - Je... J'ai fais semblant d'être quelqu'un que je ne suis pas, tout ça pour... pour être plus populaire, tout ça... j'ai fais du mal à tellement de personne, je t'ai fais du mal encore plus qu'aux autres... Si tu savais à quel point je suis désolée..., c'est tellement pathétique, dit-elle en sanglotant.
    - Je sais... je sais que tu sera pardonnée pour tout. Sois juste toi-même, c'est tout.

    Je ne sais pas si tout de ce que je dis est pensé, mais je vois que ça la console énormément.

    - Tu dis ça comme si c'était évident. Tu l'es peut-être toi, toi-même. Mais moi... Je ne suis pas aussi forte que toi.
    - Forte ? (je souris) C'est ce que tu penses de moi ? Et ben...
    - C'est vrai, tu l'es. Tout supporté, mes moqueries incessantes, toutes les insultes...
    - Je cache plutôt bien mon jeu.

    Elle esquisse un sourire gêné, et cela me fait un peu plaisir, je l'avoue. Haha, je commence à apprécier Shelsy, mon dieu, ma vie devient n'importe quoi... Vraiment n'importe quoi.

    Elle se relève doucement, essuie ses larmes avec la manche de son pull, puis, d'un coup, me prend dans ses bras, en me murmurant «Merci. »
    Je reste paralysée et crispée par cet excès d'affection inhabituel, mais me relâche en me disant qu'elle est elle-même maintenant. Je m'écarte lentement d'elle et lance un « Pas de quoi. » Avant de sortir, elle m'interpelle.

    - Heaven, attend.
    - Oui ?
    - Hier, tu sais... quand... tes yeux...

    Elle se rappelle de mes yeux. Évidemment qu'elle se rappelle, quelle question.

    - Oublie ça, Shelsy, lui répondis-je en souriant.

    Elle ne répond pas, se contentant d'acquiescer. Je sors de notre « cachette », bientôt suivie par Shelsy qui court vers la salle de français, en retard -comme moi d'ailleurs-. J'ai réussi voir la vraie Shelsy aujourd'hui, mais pourquoi pas avant ? Je ne voyais rien d'autre que la fille superficielle... Bizarre.
    Je suis interrompue en pleine réflexion par une présence qui ne m'est pas inconnue, pas du tout même. Je regarde autour de moi pour vérifier si j'ai raison, en espérant très fortement que non. J'aperçois quelqu'un qui vient vers moi. Je me fige sur place en reconnaissant cette silhouette. Grand, musclé, cheveux noirs, yeux bleus, air mystérieux et petit sourire prétentieux éternel au coin de la bouche. Pas de doute, c'est lui.


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