Je reste pétrifiée. 

- Jake... J'ai fais ça..., commencé-je, troublée. 
- Je m'en fiche de savoir pourquoi tu m'a menti. Je veux juste savoir de quoi tu as rêver, me répond-t'il, avec une lueur de colère dans le regard. 

Je déglutis, puis me lance. 

- J'étais dans une salle fermée, avec des murs en béton, une table sur laquelle j'étais allonger et... ce miroir. J'ai senti quelque chose derrière moi et quand je me suis retournée, elle était là. 

Je marque une pause en me rappelant de la femme. 

- Qui ?, demande Jake.
- Elle était un peu plus grande que moi, brune au cheveux bouclés, dans la quarantaine, portait une longue robe noire, et ses yeux...(je porte la main à mes yeux) comme les miens, avant. Bleus. Magnifiques... Puis elle m'a dit quelque chose en s'approchant et s'est évaporer. 

Jake reste silencieux, en me regardant. 

- Qu'est ce qu'elle t'a dit ?, dit-il enfin. 
- Euh... Un truc du genre «C'est bien toi », je crois. 

Une expression indéfinissable sur le moment apparaît sur son visage. 

- Je... (il hésite) je crois savoir qui c'est. Cette femme. 

À ce moment, il plonge son regard dans le mien d'une façon irrésistible. 

- Vraiment ?, demandé-je avec une étrange impatience dans la voix.
- Je pense que... c'est... (il inspire longuement) ta mère. 

Je reste là, abasourdie par ce que je viens d'entendre. Ma mère ? Je le regarde, en me retenant de tomber à terre, comme si cette révélation m'avait enlevée la totalité de mon énergie. 

- Quoi ?, dis-je, en murmurant presque, la voix étranglée par le choc.
- Je veux dire, son âge correspond, le fait qu'elle fasse partie de ton rêve, ça pourrait être un message, ce qu'elle t'as dit, puis, surtout, ses yeux... C'est une Silencieuse de sang pur, comme toi. Comment expliques-tu toutes ces coïncidences ?
- Je... 

Je vacille et manque de m'effondrer, mais je me rattrape de au rebord de la fenêtre à côté de moi. Je reprend mon souffle et tente de me calmer. Je sens les larmes montées mais je les ravale avec difficulté, puis un haut-le-cœur me secoue et je m'effondre pour de bon en glissant contre le mur. Je relève la tête en arrière et respire bruyamment. Je n'en peux plus, je ne supporte plus toutes ces révélations insupportables en quelques jours. Je voudrais que tout ceci ne ce soit jamais passé. Je voudrais ne jamais avoir eu ces foutus pouvoirs. Jake s'accroupit devant moi et tente de me réconforter du mieux qu'il peut. Je n'entend même pas ce qu'il dit, et ramène mes genoux contre ma poitrine. 

- C'est trop, dis-je dans un souffle. J'en peux plus Jake. Je... j'y arrive pas.
- Je comprend ce que tu veux dire, crois moi. Mais... je suis désolé. J'aurais pas dû te jeter ça comme ça. 
- Non... non. C'est pas ça. Enfin si un peu mais pas que. C'est juste que tout ça en même temps... C'est dur à encaisser. 

Je sens son regard peser sur moi, puis, à ce moment, quelque chose se passe. Ce moment, où Jake me prend dans ses bras. Je me sens basculée en avant et ses bras entourent ma tête et mon dos. La tête posée sur son torse, j'entend son cœur battre, rapidement, mais en même temps calmement. Ses bras me donnent une sensation de sécurité absolue. Je reste blotie contre lui, le cœur qui bat à cent à l'heure, les joues en feu et entourée de ses bras chaud pendant un moment, puis me détache de lui et le regarde dans les yeux. Ses yeux noirs, sa peau bronzée, ses cheveux ébouriffés, ses muscles bien dessinés, ses lèvres...
Là, juste maintenant, j'ai horriblement envie de l'embrasser. Cette pensée me donne un coup de chaud et je détourne les yeux, pivoine. Je me relève en essuyant nerveusement mes mains moites sur mon jean. Je n'ose plus le regarder dans les yeux. 

- Je... je vais rentrer chez moi maintenant, dis-je, gênée et mal à l'aise.
- Oui, bonne idée. 

Il a pris un air détaché et naturel mais j'ai senti une pointe de gêne dans sa voix. Je lui adresse un signe de la main sans le regarder puis je part en courant sans regarder quelle direction je prend, aussi trop troublée pour pouvoir penser correctement. Au bout de deux minutes environ, je m'arrête de courir et marche en me donnant des tapes sur les joues. Je ne sais pas ce qui me trouble le plus entre ma soi-disant mère, où ce que j'ai ressenti quand j'ai regardé Jake après qu'il m'ait pris dans ses bras. J'essaye de me concentrer sur ma « mère » mais le moment me revient sans cesse en tête. J'abandonne alors et laisse mon esprit vagabonder. Enfin, pas vraiment vagabonder puisque je ne fais que penser à Jake. Je m'arrête en me rendant compte de quelque chose. Je me donne une claque en me traitant de tous les noms intérieurement.
Et merde.
Je suis amoureuse de Jake.